Résumé
En France, la famille est la pierre angulaire de la prise en charge à domicile des personnes en situation de fragilité ou de perte d’autonomie en raison de l’avancée en âge ou du handicap. Cette aide privée, informelle, a longtemps été considérée comme « naturelle », rendant invisible l’importance de l’action de ces aidants proches alors que leur contribution au soutien de l’autonomie au domicile serait comprise entre 12 et 21 milliards d’euros. La loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement de décembre 2015 (loi ASV) reconnaît juridiquement la fonction d’aidant. En réponse à la disponibilité des aidants et à leur épuisement, elle leur confère un droit au répit et instaure un congé indemnisé pour l’accompagnement d’un proche en perte d’autonomie importante. La CNAV a souhaité mieux connaître les relations entre aidants et aidés et leurs besoins afin de les accompagner au mieux dans leur parcours. L’enquête menée par le CRÉDOC en février 2020 auprès de plus de 3 000 aidants (cf. encadré p. 2) révèle des difficultés à organiser l’aide et des situations parfois conflictuelles au moment de prendre des décisions. Des situations qui peuvent dégrader les relations avec la personne aidée et avec les autres aidants. Les aidants se sentent souvent isolés, en manque d’information, de reconnaissance et de répit. L’impact est souvent fort sur leur état de santé et leur vie sociale.