Résumé
L'unité d'observation réelle pour les enquêtes de consommation est la plupart du temps le ménage. C'est notamment le cas pour les enquêtes de consommation alimentaire et pour les enquêtes de type budgétaire. Il existe cependant des exceptions à cette règle comme les enquêtes de consommation médicale qui ont pour unité d'observation l'individu. Le choix de l'unité d'observation se justifie d'abord par des considérations pratiques. Les achats alimentaires se font très souvent pour l'ensemble des membres du ménage à la fois alors que les achats de médicaments se font en général pour une personne bien identifiée. Mais ce choix est aussi dicté par des considérations théoriques. Ainsi, le ménage est en économie un des principaux agents économiques, dans la mesure où il met en commun des ressources et des consommations, ce qui justifie de le considérer comme une unité comptable.
Dans le domaine de la nutrition et de la toxicologie, l'unité d'observation privilégiée est évidemment l'individu qui est l'unité biologique essentielle. En psycho-sociologie de l'alimentation, l'individu est aussi une unité de plus en plus fondamentale. En effet, les thèmes de la déstructuration des repas familiaux, des grignotages hors foyer ou de l'autonomie des comportements alimentaires des adolescents sont de plus en plus souvent évoqués sans que les instruments d'observation de référence permettent de les identifier.
Dans la lignée des travaux de Deaton et Muellbauer (1980) et Chescher (1991), nous proposons de tester des modèles d'estimation des consommations alimentaires des ménages en fonction de leur composition. On essaiera ainsi d'identifier le rôle de la présence d'enfants ou d'adolescents dans le ménage sur les achats alimentaires de celui-ci.
Enfin, la disponibilité de données individuelles d'ingestion permettra de comparer des consommations individuelles moyennes aux répartitions de la consommation intra-ménage induites par le modèle.