Résumé
Dans l’hypothèse d’une dégradation de leurs capacités physiques et cognitives, la majorité (60%) des
Français privilégient l’adaptation de leur logement à l’entrée dans un logement adapté. Ce souhait est
d’autant plus renforcé chez les seniors. Les trois-quarts des retraités (73%, soit + 13 points) envisagent
avant tout aménager leur domicile pour y rester en sécurité.
Un quart (24%) de la population française souhaiterait plutôt emménager dans un logement adapté, à
savoir un habitat intermédiaire entre le domicile et l’établissement spécialisé. Paradoxalement, les
retraités, qui sont plus susceptibles d’être concernés par ce type d’habitat, souhaitent moins souvent y
emménager (ils sont 17%, soit -7 pts au regard de l’ensemble des Français interrogés). La mobilité vers
ce type d’habitat n’est pas anticipée. Elle est plus particulièrement envisagée lors d’une dégradation de
l’état physique ou cognitif.
L’habitat dit intermédiaire, entre le domicile et l’EHPAD, en dehors des résidences services, sans
distinction claire entre résidences autonomie (relevant du médico-social) et résidences services seniors
(offre de logement privée) est peu connu dans sa diversité, notamment les habitats inclusifs (habitat
partagé, béguinage…) avec des projets de vie partagée. Toutefois, ces habitats sont perçus comme
étant de possibles réponses aux besoins de lutte contre l’isolement, de sécurisation liés à l’avancée en
âge tout en préservant son indépendance, son espace personnel. L’offre de services partagés
(restauration, ménage) est plus particulièrement appréciée des retraités.
Cette offre intermédiaire d’habitat suscite l’intérêt des Français et des retraités qui s’interrogent toutefois
sur le coût de ce mode de vie sans avoir la possibilité d’avoir une vision précise et comparative des
tarifs pratiqués selon le niveau de services proposés, différent d’un groupe commercial à l’autre. Par
ailleurs, les Français potentiellement engagés dans la recherche d’un logement adapté à l’âge, le leur
ou un autre, et donc mobiles, souhaitent y demeurer le plus longtemps possible. Ce souhait de continuité
questionne la possibilité laissée aux résidents de vieillir dans ces logements adaptés, qui ne sont pas
projetés par les Français comme la seule médiation vers un établissement spécialisé mais comme une
véritable alternative à l’institutionnalisation.