Résumé
Alors que les Français entament leur cinquième semaine de confinement, les premières analyses de leurs modes d’approvisionnement montrent une forte fréquentation des magasins de proximité et un recours important au drive et au e-commerce. La préparation des repas dépend en grande partie des produits auxquels ils ont pu accéder dans les différents circuits de distribution fréquentés dans le contexte de confinement limitant les déplacements. Elle dépend également de leurs compétences culinaires, de la taille du foyer, des équipements culinaires présents dans leur logement et de l’intérêt qu’ils portent à la cuisine. Dès la deuxième semaine de confinement, les achats de plats préparés en conserve et surgelés étaient en très forte hausse. Dans le même temps, les achats de farine étaient aussi en hausse mettant en évidence le fait soi-même (gâteaux, recettes familiales…). Les consommations de produits plaisirs et de grignotage se sont également accrues. L’importance accordée à des repas plaisirs est notée dans les enquêtes. De nouveaux modes de convivialité se développent autour d’apéros virtuels par exemple.
En dehors de la période de confinement que nous connaissons actuellement, le modèle alimentaire français est généralement estimé reposer principalement sur trois critères : le primat du goût, des pratiques sociales de convivialité et des règles conditionnant la prise alimentaire.
En décembre 2019, le CREDOC réalisait une étude visant à analyser la réalité de l’attachement des Français à ce modèle à travers une enquête portant sur le repas du soir. Commanditée par la société Quitoque, l’étude confronte les représentations que les interviewés ont du repas du soir idéal en semaine avec la réalité du dernier dîner pris en semaine avant de répondre à l’enquête. Les résultats montrent un désir de passer plus de temps à cuisiner et à prendre le repas que ce que les Français font réellement. Les réponses soulignent que l’importance accordée à la convivialité et aux produits plaisirs ne se retrouve pas autant que les Français le souhaiteraient dans les repas du soir de semaine en période de vie normale. Des résultats éclairants pour étudier les comportements alimentaires actuels en période de confinement.