Résumé
Depuis vingt ans, sous l'effet conjugué de la baisse de la fécondité et de l'augmentation de l'espérance de vie, la part des personnes âgées dans la population est passée, pour les plus de 60 ans, de 17,4% en 1965 à 18,1% en 1985. En 1990, ils représenteront environ 19% de la population.
L'image d'une population vieillissante donne caricaturalement à croire que l'ensemble de la société, autrefois jeune et vigoureuse, serait entraîné vers un comportement de vieillard. En particulier, ce vieillissement conduirait l'opinion à la "frilosité", voire à la morosité : peur du progrès et du changement, corporatisme et malthusianisme risquent d'être les déboires qui attendent la France, vieillie "comme un seul homme".
L'objet de l'étude du CRÉDOC" sur "Les effets du vieillissement sur les opinions et les attitudes" est de confronter ces descriptions du vieillissement aux résultats de l'enquête annuelle "Conditions de vie et aspirations des Français" afin de déterminer ce que pourrait être l'opinion du troisième âge.
Les résultats en sont contrastés. Si on observe bien une augmentation des opinions traditionnelles et plutôt conservatrices avec le vieillissement, si par ailleurs la crainte devant certains risques s'amplifie avec l'âge, on s'aperçoit également qu'il n'y a pas d'âge fatidique à partir duquel les opinions basculent. Ce n'est que progressivement qu'elles évoluent de façons différentes selon les thèmes. De plus des indices permettent de penser que les personnes âgées de demain n'auront pas forcément des avis semblables à ceux de leurs aînés.