Résumé
Les zones touristiques internationales (ZTI) ont été créées en 2015 par la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques du 6 août 2015 dans l’optique de répondre à la nécessité de développer le potentiel économique lié au tourisme en France. Entrée en vigueur le 25 septembre 2016, cette mesure adapte les conditions d’ouverture des commerces à la réalité de la fréquentation touristique des quartiers dans lesquels ils se trouvent, en leur permettant d’ouvrir sans condition les dimanches et en soirée (de 21h à minuit).
Cette mesure a relancé le débat sur l’ouverture dominical des commerces qui oppose, depuis plusieurs années, les défenseurs de la liberté de travailler sans contrainte et les défenseurs du temps libre, de la vie sociale et familiale. Les premiers défendent la nécessité de tenir compte de l’évolution de la société et des habitudes de consommation, des gains de compétitivité et de la création d’emplois associés à l’ouverture dominical des commerces. Les seconds rappellent la réalité sociale associée à la mesure : la diminution du temps de loisir, des conditions de travail et de vie, en soutenant qu’un dimanche travaillé ne pourra jamais être intégralement compensé par un jour de repos en semaine.
Saluée par les uns et décriée par les autres, nous avons cherché à faire abstraction des considérations sociales et à évaluer quantitativement les impacts économiques de l’introduction des ZTI sur deux variables, l’effectif salarié et la masse salariale. Pour cela, nous avons utilisé et comparé successivement deux méthodes quantitatives d’évaluation des impacts économiques : la statistique des doubles différences après appariement par le score de propension et la méthode statistique de la régression discontinue.