Résumé
Le pourquoi et le devenir du commerce de gros (26 pages)
Le commerce de gros subit depuis plusieurs années une dégradation de plusieurs de ces indicateurs de performance. Au-delà des facteurs conjoncturels, il semble souffrir d'un mouvement général de "désintermédiation" de l'économie.
L'article, à partir de la masse de matériaux rassemblée à l'occasion de la réalisation du contrat d'étude prospective sur le commerce de gros, procède à une réflexion théorique sur les fonctions du commerce de gros, les raisons de son recul, et ses perspectives d'évolution.
L'existence même du commerce de gros constitue une interrogation théorique. Ce n'est pas un hasard si le commerce de gros n'a été que très rarement l'objet d'études théoriques en sciences économiques : si les marchés fonctionnaient correctement, il n'y aurait pas besoin de grossistes. L'existence du commerce de gros peut s'analyser, en première approche, comme une forme de réponse à l'existence de coûts de transaction. Nous développons donc l'analyse de la "fonction traditionnelle" du commerce de gros à l'aide des concepts de l'approche transactionnelle et de la théorie de l'agence.
Nous tentons ensuite de cerner les principales transformations intervenues dans l'économie qui pourraient être à l'origine du mouvement de désintermédiation. Nous distinguons, d'une part, un ensemble de facteurs qui ont eu pour effet de réduire les coûts de transaction, laminant ainsi la justification principale de l'intervention du grossiste et, d'autre part, des facteurs remettant en cause la pertinence même de la fonction de réducteur de coûts de transaction. Ces facteurs puisent leur origine dans le glissement progressif du critère de division du travail dans l'économie d'une logique "technique" à une logique "cognitive".
Nous examinons enfin comment les grossistes peuvent tenter de répondre à ces évolutions de leur environnement, à la fois par le renforcement de leur compétitivité en tant qu'économiseurs de coûts de transaction et par la recherche de nouvelles définitions de leur métier, fondées sur un ensemble spécifique de compétences qui restent encore assez largement à définir.
La grande distribution alimentaire vers un nouveau régime de croissance (16 pages)
La grande distribution alimentaire vit depuis quelques années une période de mutation structurelle marquée par le passage d'un régime de croissance extensive à un régime de croissance intensive. L'article examine les principes autour desquels a fonctionné le régime de croissance extensive, et les limites que ce dernier rencontre aujourd'hui. Les stratégies d'adaptation poursuivies actuellement par les entreprises du secteur sont étudiées. Enfin, l'article se livre à l'analyse des caractéristiques probables du régime de croissance intensive qui se met en place, et débouche sur la nécessité de réviser la nature des relations avec les fournisseurs et d'ouvrir une réflexion sur ce qui constitue l'essence du métier de la grande distribution.