Enquête "Conditions de vie et Aspirations des Français" Premiers résultats de la vague de début 2001 Les Français et l'espace rural

M. Bernardot - G. Hatchuel

Sourcing Crédoc N°Sou2001-2891

Résumé

Ce document ne présente que les premiers résultats des questions insérées, à la demande de l’ENESAD et de la DATAR, dans la vague de début 2001 de l’enquête du CREDOC sur « Les Conditions de Vie et les Aspirations des Français » (2000 enquêtés en face à face). Néanmoins, on peut déjà en tirer certains enseignements, qui seront affinés ultérieurement :

❖ Les Français entretiennent un rapport affectif avec l’espace rural, ne serait-ce que parce que plus du tiers d’entre eux y ont vécu leurs premières années. D’autres chiffres confirment cette relation privilégiée : quatre personnes sur dix considèrent y résider (alors que 25 % y habitent effectivement, si l’on en croit notre « nouvelle » variable communale) et un urbain sur quatre envisage de s’y installer prochainement. Pourquoi un tel intérêt pour l’espace rural dans notre société très urbanisée ? Parce que la qualité de l’environnement et du cadre de vie dans les campagnes séduit.

❖ D’ailleurs, l’espace rural est perçu de façon très positive dans l’opinion. On le voit surtout comme un paysage naturel préservé, comme un havre de calme et de repos. Ainsi, 31 % de la population associent spontanément l’espace rural à la « campagne, aux champs, à la végétation » et 20 % évoquent « le calme, le silence, la tranquillité ». C’est peut-être pour cette raison que les petites communes de haute montagne sont classées sans hésitation dans l’espace rural, alors que c’est moins le cas d’une petite commune située près d’une grande ville.

En tout état de cause, l’analyse des mots spontanément associés à l’espace rural montre que celui-ci se définit plus, aux yeux des Français, par le cadre qu’il offre que par ce qu’on y fait.

♦> Le « charme » de l’espace rural exerce très concrètement son influence : la moitié de nos concitoyens ont effectué, ces douze derniers mois, au moins un séjour dans une zone rurale. Un tiers y a même fait plusieurs séjours. Cette attirance joue davantage sur les urbains, mais elle affecte également les habitants du rural eux-mêmes.

Le séjour à la campagne, c’est surtout un hébergement en maison individuelle, et le plus souvent gratuit (dans la famille ou chez des amis) : seulement 22 % des personnes ayant effectué, l’an dernier, un séjour à la campagne ont eu recours à un hébergement marchand. Lors de ces séjours, l’activité principale réside dans la marche, les randonnées, les activités sportives, essentiellement parce que c’est cette activité qui permet le mieux de profiter des deux principaux atouts du rural : le cadre de vie, le calme.

❖ Autre signe de cette perception relativement favorable de l’environnement rural, 31 % des Français considèrent n’y subir aucune nuisance. Cela n’empêche pas, à l’opposé, que 36 % de la population disent y voir l’effet néfaste des pollutions : le bruit d’abord (12 %), la présence de certaines infrastructures ensuite (11 %), voire des odeurs (6 %) ou des pollutions de l’eau (3 %) ou de l’air (4 %).

En tout état de cause, il est intéressant de constater que les individus qui subissent des nuisances dans les zones rurales considèrent que celles-ci proviennent autant des activités industrielles (17%), que des activités agricoles (17%) ou que des usagers locaux (touristes, voisins, autres habitants : 23 %).

❖ Le monde rural ou agricole, n’est pas, pour les Français, un univers inconnu. C’est au contraire un milieu proche, avec lequel on est relativement familiarisé. Deux chiffres en témoignent : 38 % de la population ont, dans l’année, rencontré le maire (ou un adjoint) de la commune rurale qu’ils habitent ou qu’ils fréquentent habituellement (c’est plus précisément le cas pour 20 % des citadins) ; 51 % de la population ont, dans la même période, discuté avec un agriculteur de son activité (c’est le cas pour 40 % des citadins).

❖ Enfin, cette proximité avec la ruralité, et les hommes qui la représentent, se retrouve dans la volonté, affichée par 89 % de la population, de voir l’Etat soutenir les activités dans les zones rurales. Les urbains y adhèrent autant que les ruraux. Cette attente d’intervention publique a, selon les enquêtés, deux objectifs : d’abord maintenir l’activité rurale (64 %), ensuite préserver l’environnement local.


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