Résumé
En dépit d'un léger redressement ces deux dernières années, la fécondité est aujourd'hui, en France comme dans toute l'Europe, sensiblement plus basse qu'il y a vingt ans : 2,4 enfants par femme en moyenne en 1965, 1,8 en 1986 (France). Trop souvent, les explications oscillent entre les évidences : "les Français ont moins d'enfants parce qu'ils en veulent moins", et les explications déterministes unilatérales : développement de l'activité féminine, exiguïté des logements, coût financier des enfants, "déconsidération" de la famille nombreuse.
L'idée générale de l'étude du CRÉDOC "comprendre le projet familial pour cibler la politique" est que la fécondité n'est ni le fait du caprice individuel, ni le jouet des conjonctures économiques, ou, quoi qu'il en soit, qu'elle n'est ni l'une ni l'autre exclusivement.
Projet de long terme s'il en est, le projet familial s'organise avec les projets professionnel ou de logement. Liés entre eux, ces projets sont "choisis" par l'individu après un arbitrage entre son désir et ce que lui permet la réalité.
En appréhendant le projet familial par le biais de la fécondité désirée, on suppose que le problème de la baisse de la fécondité ne se réduit pas à un "désir unique" qui serait plus ou moins contrarié par les conditions de vie. Avec une démarche proche de celle du marketing, l'étude "Comprendre le projet familial pour cibler la politique" met en situation les choix de fécondité au sein des tendances d'opinions et des modes de vie. Elle permet d'identifier les publics associés aux différents comportements vis-à-vis de la fécondité.