Résumé
Plus que jamais, devant le coût des grandes institutions culturelles (les théâtres, les orchestres, les ballets,...), se pose la question de leur fréquentation. Ne sont-elles pas repliées sur les goûts d'une élite, leur accès est-il suffisamment démocratique ? Ces débats révèlent que l'on sait peu de choses du public qui les fait vivre. Une enquête du CRÉDOC, réalisée à la demande du ministère de la Culture et de la Comédie-Française, apporte de nombreux éléments pour comprendre quels sont les Français qui fréquentent la salle Richelieu et ce qu'ils attendent de ce théâtre singulier.
Comme beaucoup de grandes institutions culturelles, la Comédie-Française est prise dans un paradoxe : démocratique quand elle remplit son rôle de théâtre "de référence" qui fait découvrir l'art dramatique et les grands textes aux nouvelles générations, élitiste si l'on s'en tient à ses spectateurs assidus qui recherchent les formes les plus exigeantes de l'expression artistique. La salle Richelieu fait se côtoyer deux mondes : un public d'occasionnels qui vient pour le prestige de la salle et le "grand répertoire ", et un public de fidèles dans lequel dominent les catégories sociales cultivées.