Résumé
Au cours des décennies 1970 et 1980, la consommation d'eau des ménages a fortement augmenté. En France, elle est passée de 106 litres par jour et par habitant en 1975, à 161 litres par jour et par habitant en 1991. Se fondant sur cette tendance, les études prospectives des années 1980 sur les besoins en eau ont le plus souvent émis l'hypothèse d'une expansion continue de la demande, la croissance des consommations enregistrées en Amérique du Nord constituant la principale référence.
Or, depuis le début des années 1990, les distributeurs d'eau sont confrontés à une baisse sensible et durable des consommations, tendance que ni les collectivités locales ni les distributeurs n'ont anticipé. Le phénomène s'observe dans la majorité des grandes villes européennes. Ce renversement de tendance a d'abord été imputé à l'augmentation du prix du mètre cube d'eau et à des "comportements citoyens".
Les études du CRÉDOC montrent que la baisse observée depuis quinze ans est imputable principalement à la tertiarisation des activités dans les grandes villes et aux efforts de compression des charges des gestionnaires des immeubles d'habitation, de bureaux et des établissements publics. La prévision de la consommation d'eau à Paris intra-muros, établie par le CRÉDOC, indique que la tendance à la baisse devrait se poursuivre jusqu'en 2010. Cette tendance à la baisse devrait concerner la plupart des grandes villes européennes.