Résumé
Dans le modèle alimentaire français, l'acte alimentaire ne se réduit pas à sa seule dimension fonctionnelle. Ce modèle est aujourd'hui confronté à un certain nombre de contraintes (liées au monde du travail, à la crise du modèle familial traditionnel, à l'accélération des rythmes sociaux...), mais malgré une simplification des repas constatée depuis plusieurs années, on relève que la majeure partie des prises alimentaires s'effectue lors de repas structurés, pris en commun à des heures régulières et respectant des manières de table. Ces repas sont le plus souvent composés de plusieurs plats, parfois issus de savoir-faire culinaires transmis par l'expérience, et ont une durée relativement plus importante que chez nos voisins européens.
Cette culture alimentaire vivante est à la base du repas festif et convivial caractérisant le repas gastronomique "à la française ". Le repas gastronomique apparaît comme une variation améliorée du repas ordinaire : on y trouve plus de plats, et des plats plus élaborés, destinés à un plus grand nombre de personnes qu'à l'habitude ; les rituels y sont également plus nombreux ; enfin le temps consacré à la prise alimentaire est plus important. En miroir, le repas du quotidien peut être considéré comme un repas gastronomique adapté aux nouveaux modes de vie et on constate finalement qu'il n'existe pas véritablement de rupture entre les deux types de repas. En France, ce sont près de 40% des consommateurs qui parviennent à conjuguer le festif au quotidien dans leur alimentation et peuvent ainsi être considérés comme des "gastronomes à la française ".