Résumé
Depuis le premier choc pétrolier de 1973, les économies d'énergie ont été importantes dans le secteur industriel, mais faibles dans le secteur résidentiel et tertiaire. Les tendances à l'économie sont essentiellement le résultat de facteurs structurels, notamment la tertiarisation de l'activité économique, et non le résultat d'une transformation des comportements de consommation. Les politiques publiques de maîtrise de la demande d' énergie (MDE) ont précisément pour objectif de transformer les comportements de consommation des agents économiques. Il s'agit donc d'apprécier leur capacité à orienter les différents usagers vers des pratiques plus économes.
Si l'action publique a rencontré la logique des acteurs industriels en les incitant à adopter des pratiques de consommation vertueuse, son succès auprès des ménages est plus mitigé. Bien que les enquêtes d'opinion fassent apparaître une sensibilité écologique croissante des ménages, cela ne se traduit pas par l'adoption de comportements de consommation économes. Le découplage entre sensibilités et pratiques effectives invite à repositionner les politiques publiques en cherchant à jouer sur les structures sociales qui orientent les comportements individuels, plutôt que d'en appeler uniquement à la diffusion de la sensibilité écologique qui, bien que réelle, reste relativement indépendante des comportements.