Résumé
On décrit souvent les Français comme viscéralement attachés à leur temps libre et leurs loisirs. Nos travaux montrent que la place faite aux loisirs et à la vie relationnelle a certes augmenté ces vingt dernières années en France, mais elle reste en-deçà des pays de niveau de richesse comparable (Allemagne, Royaume Uni), qu'il s'agisse de la durée du temps libre disponible, du budget consacré aux loisirs et à la culture, des aspirations de la population ou des pratiques. La France se distingue plutôt par un surinvestissement dans la sphère professionnelle, considérée à la fois comme un devoir envers la société, et comme un moyen d'épanouissement personnel. Les déceptions liées à l'omniprésence du chômage et à l'intensification de la pression au travail ne créent pas pour autant de report sur la sphère privée. Ce qui semble plutôt à l'œuvre, c'est la soif d'une vie plus intense, plus riche, où les différents pôles (le travail, les loisirs, mais aussi la famille ou les amis) jouent tous un rôle important. A l'inverse, l'importance centrale de la valeur travail dans l'Hexagone explique probablement la faible place consacrée aux loisirs en France par rapport à d'autres pays développés. Ajoutons à cela que l'aspiration aux loisirs et à une vie amicale intense se sont heurtées, ces dernières années, à des difficultés financières qui ont ralenti un processus qui, sans nul doute, est appelé à se poursuivre.
Abstract :
French are often seen as being fond of leisure time and leisure time activities. The present research shows that even if leisure time and social relations became more and more important over the last twenty years, they remain still less important than in other comparable countries such as Germany or the UK: this is true from the perspective of the available leisure time as well as with regard to the household budget dedicated to leisure time and culture, the population aspirations or the use of leisure time. On the contrary, in France, one can rather observe an overestimation of the professional sphere, which is seen as both, a duty to society and a way of self-fulfilment. Even disappointments linked to the omnipresence of unemployment and increasing working-stress do not make people escape to the private sphere. The main reason for investing leisure time is rather a desire for a more "intense" and richer life where the different poles (work, leisure time, family or friends) are playing all together a more important role. On the contrary, the importance given to "work "as a value probably explains that leisure time is not seen that much important in France than in other developed countries. However, aspiring to more leisure time and a more intense social life was restrained, over the last years, by financial difficulties of the households slowing down a social process which will certainly continue.
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