Résumé
Ce projet s'inscrit dans la problématique des analyses concernant l'institutionnalisation des opérateurs intervenant dans les politiques publiques. L'application des méthodes de l'analyse de réseau à l'étude des dynamiques institutionnelles des groupes associatifs nous permet aussi de poursuivre l'exploration des mécanismes de structurations spatiales des faits sociaux. L'importance que revêtent les réseaux relationnels dans les processus d'institutionnalisation des corps intermédiaires (rôle assuré par les associations entre les habitants et les pouvoirs publics au niveau local), appelle le développement de méthodes d'observation quantitatives. Pour décrire les systèmes d'interaction, de dépendance et de hiérarchisation qui se développent entre les associations, mais aussi entre celles-ci et les services de l'état et des collectivités territoriales, on adaptera des algorithmes capables de quantifier l'intensité des flux relationnels. Ces outils utilisant l'analyse des graphes ont été développés pour l'étude des organisations dans le monde de l'entreprise.
L'intérêt pour l'exploration de la morphologie des structures et des rapports sociaux se développe dans de nombreux champs de la sociologie, et débordent aujourd'hui du domaine des analyses stratégiques. L'enquête sur les associations de défense de l'environnement offre l'opportunité d'entrer dans une analyse quantitative approfondie, et de discuter les conditions méthodologiques à remplir pour développer l'étude des structures réticulaires, approche inductive qui peut se révéler très puissante. Ce travail repose sur l'exploitation de fichiers issus d'enquêtes sur les réseaux d'associations de défense de l'environnement dans les départements des Bouches-du-Rhône, du Puy-de-Dôme, et de la Seine-et-Marne.
Cette approche très formalisée de l'analyse de réseau est par ailleurs confrontée à une approche plus qualitative qui a été utilisée à l'occasion d'une étude sur les réseaux des structures de prise en charge des pathologies sociales (étude sur l'alcoolisme réalisée par le département "Evaluation des politiques sociales").