Le bricolage pour la maison et les rapports entre consommateurs et artisans

Les bricoleurs ont moins souvent recours au marché pour la réalisation de travaux dans le logement que les personnes qui ne bricolent pas. Moins souvent ne veut pas dire pas du tout. Non seulement les bricoleurs baissent les bras avec l'âge, mais aussi, au cours de leur histoire résidentielle, ils ont fait appel à des entreprises pour des travaux de spécialité, comme l'a montré l'analyse des composantes de la dernière opération réalisée.

On peut s'intéresser à la probabilité d'avoir recours au marché une fois au moins depuis l'aménagement dans le logement, pour des gros ou des petits travaux : les chefs de ménage très bricoleurs ou assez bricoleurs l'ont fait pour les trois-quarts d'entre eux. Les chefs de ménage peu bricoleurs pour près de 85% d'entre eux et les chefs de ménage pas bricoleurs du tout pour près de 95%. C'est dire que le bricolage n'est pas incompatible avec le recours à l'artisanat du bâtiment. Il reste à celui-ci à s'adapter à la demande des consommateurs qui devient chaque jour plus technique. Le bricolage accroît les exigences de qualité du service rendu. Le gout du bricolage n'est peut-être pas aussi grand qu'on veut bien le dire, la nécessité économique demeurant le moteur principal du bricolage. Mais les consommateurs qui bricolent sont de ce fait plus avertis. En conséquence, les artisans doivent être plus qualifiés. La revalorisation des métiers de l'artisanat et des titres artisanaux est à l'ordre du jour. Elle répondrait aux exigences des consommateurs.

De plus, l'image des artisans dans le public n'est certainement pas la même selon la distance socio-culturelle entre l'artisan et son client potentiel. Les actions d'information devraient tenir compte de ce facteur. Certes les relations entre artisans et clients demeurent fortement personnalisées et gagnent à l'être pour tous deux. Mais les arrangements sont sans doute d'autant moins possibles et d'autant moins désirés, de part et d'autre, que la distance sociale est plus grande. Desserrer ces contraintes socio-culturelles suppose, plutôt que de laisser faire la logique du marché, une plus grande concertation entre organisations professionnelles et organisations de consommateurs.

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