Résumé
La crise économique actuelle, comme toutes celles survenues depuis les débuts de la société de consommation, pose la question de la raison d'être de l'hyperconsommation. Fin 2008, comme dans les années 70 ou lors de la crise du début des années 90, le mouvement "des décroissants ou objecteurs de croissance "fait parler de lui. Sa conviction est que consommer moins et mieux rend plus heureux. Mais dans les faits, malgré la crise et un niveau de pessimisme élevé, les Français ont continué de consommer (+1,1 % en 2008 et +0,6% en 2009).
Ce maintien global du niveau de la consommation en France masque des disparités, certaines fonctions de consommation ont en effet enregistré une baisse en 2009. Celles qui ont le plus fortement ralenti en volume correspondent aux besoins de base : habillement, boissons alcoolisées et tabac, équipement des logements et alimentation à domicile. Le besoin de consommation demeure, mais les arbitrages an faveur de la consommation de loisirs ou à fort contenu technologique, comme les écrans plats (LCD) se font au détriment des besoins élémentaires. Ces résultats s'expliquent par des changements d'ordre sociétal : les plus jeunes générations cherchent à se réaliser et valorisent les loisirs et les sorties (sorties culturelles, au restaurant... ). La crise a accentué les arbitrages structurels en défaveur des besoins de base et en faveur de la réalisation de soi.