Résumé
Le regard sur l’environnement et la nature des actions à mener
Dans un contexte socio-économique de montée des prix de l'énergie, et alors que la société sort à peine de la crise sanitaire, les préoccupations pour l’environnement restent fortes et les enjeux liés à l’environnement restent installés durablement dans l’opinion publique. L’idée que des changements de société auront à s’opérer pour des raisons environnementales dans les prochaines années s’installe petit à petit. Ces changements semblent aussi souvent souhaités que subis. L’opinion est en revanche plus sceptique sur la survenue de changements en matière de justice sociale.
Les attentes d’actions des pouvoirs publics en matière de protection de l’environnement progressent. 84% (+7 points par rapport à 2021) des Français soutiennent l’idée que la lutte contre le réchauffement climatique devrait mobiliser autant de moyens que la lutte contre la pandémie de la Covid-19.
Parmi les solutions pour réduire l’empreinte carbone et la facture énergétique, l'énergie nucléaire apparait plus souvent que par le passé comme une énergie avec des avantages y compris chez les plus préoccupés par les questions environnementales.
En revanche, l’opinion est plus partagée sur l’encadrement des actions individuelles. 46% des Français considèrent que les politiques publiques doivent encadrer les comportements individuels potentiellement nocifs pour l’environnement, alors qu’une proportion légèrement plus élevée (49%) préconise la préservation des libertés individuelles même si celles-ci vont à l’encontre de la protection de l’environnement.
Fiscalité environnementale et taxe carbone
L’opinion est réticente à toute forme de fiscalité supplémentaire. Et cette réticence progresse, probablement en liaison avec la progression de l’inflation. (50% ne souhaitent pas payer plus d’impôts quelles qu’en soient les raisons (+6 points/2020)
Seul un quart (24%) de nos concitoyens adhèrent à l’idée d’une taxe environnementale. Le taux reste au plus bas depuis 2015. Et le soutien à une taxe carbone s’érode. En ce début 2022, moins d’un cinquième de nos concitoyens (18%, -4 points) se prononcent en faveur d’un tel dispositif. Il faut dire que les prix de l'énergie ont particulièrement augmenté (avant même la guerre en Ukraine).
57% de la population consentirait à la mise en place d’une telle taxe, sous certaines conditions. Mais même avec ces conditions (affectation à l’environnement, compensation d’autres impôts) la proportion réticente à toute taxe carbone progresse (41%, +5 points par rapport à 2021)
Les Français sont très partagés s’agissant de l’introduction de quotas individuels pour limiter les émissions de CO2, : (46%) soutiennent cette idée, 52% y sont opposés. Et les plus ouverts à cette idée sont finalement les moins concernés (utilisent déjà des mobilités douces)
Pour une majorité de nos concitoyens l’introduction de ces quotas devrait obéir à une logique d’équité et de progressivité en prenant en considération des critères comme le lieu d’habitation ou encore le revenu.