Résumé
L'accès ou le retour à l'autonomie est l'objectif principal des dispositifs d'insertion, et notamment du RMI. Or, la progression du chômage sur la décennie 1990 a fait considérablement augmenter le nombre de personnes suivies par des dispositifs sociaux, tout en diversifiant leurs caractéristiques. Le nombre d'allocataires s'élève en France à presque 1,2 million en juin 2004, soit une progression de 12 % par rapport à la fin 2002.
Dans ce contexte, le CRÉDOC a cherché à comprendre comment les travailleurs sociaux tentent de redonner aux bénéficiaires leur autonomie et quels sont les obstacles rencontrés à cet égard.
L'enquête réalisée montre que, dans l'idéal, un soutien non directif pourrait permettre aux bénéficiaires de restaurer leur capacité à être acteur. Toutefois, des contraintes fortes ralentissent le processus d'autonomisation. Celles-ci sont liées à un marché du travail difficile, au contexte institutionnel, en particulier au manque de moyens financiers et d'actions d'insertion. Entre également en jeu l'histoire même des allocataires. Leur manque de diplômes, d'expérience, leur âge élevé... vont de pair avec des comportements rendant plus difficile le travail social : rejet de la faute sur la société, déni des problèmes rencontrés...
Ces contraintes débouchent sur une diversité des accompagnements sociaux, souvent proches de la directivité malgré le souci d'intervenir le moins possible sur le chemin du retour à l'autonomie.