Résumé
Les classes moyennes sont-elles, comme on l'entend parfois, les grandes oubliées de l'état Providence, négligées par les dispositifs d'aides sociales tout en étant lourdement ponctionnées par l'administration fiscale ? à travers une étude comparative dans plusieurs pays développés, mobilisant les données harmonisées de la Luxembourg Income Study, nous étudions dans quelle mesure les classes moyennes contribuent au financement de la protection sociale et des services publics et, réciproquement, quelle est l'importance des transferts monétaires dont elles bénéficient. Il ressort de ce travail qu'en France, le système socio-fiscal est peu redistributif par rapport à de nombreux autres pays développés : les transferts monétaires des catégories aisées vers les plus modestes sont moins élevés qu'ailleurs. à tel point que les classes moyennes supérieures contribuent, en proportion, autant sinon plus à l'impôt que les 10% de la population les plus aisés. Inversement, les classes moyennes inférieures sont peu soutenues par l'état-Providence comparativement à ce que l'on observe en Finlande, en Suède, en Italie, mais également en Irlande et au Royaume-Uni.