Résumé
Après les effets sur les étiquettes du passage à l'euro, les consommateurs ont eu à faire face à la flambée des prix de l'énergie, de l'immobilier et des produits alimentaires. Conséquence de la crise, la tendance inverse est aujourd'hui à l'oeuvre. Le reflux du cours des matières premières sur les marchés mondiaux tarde à s'inscrire dans le prix des produits alimentaires. Déjà, industriels et distributeurs sont soupçonnés ici ou là de ne pas faire pleinement profiter les consommateurs de l'allégement de leurs coûts d'approvisionnement. Les mêmes étaient parfois
accusés l'an dernier d'avoir profité de la flambée des cours des matières premières pour accroître leurs marges.
Les repères des consommateurs à l'égard des prix sont mis à mal par ces variations de grande ampleur, mais aussi par la multiplication des opérations promotionnelles, le développement des offres à bas prix, de la gratuité... Cette perte de repères a pu engendrer un sentiment de défiance, incarné notamment dans la mise en doute de l'indice des prix comme mesure de l'inflation. L'enquête réalisée par le CRÉDOC sur la perception du "prix juste "met en évidence un sentiment assez largement partagé d'injustice à l'égard des prix auxquels sont vendus les produits de grande consommation. Ce sentiment s'accompagne d'une défiance à l'égard des grandes marques et des enseignes de la distribution.