Résumé
L'emploi immigré est, globalement, marqué par la faible qualification, la sur-représentation des catégories ouvriers et employés, la précarité ainsi que le risque de connaître le chômage. Cette mauvaise intégration professionnelle des immigrés dans leur ensemble a masqué la "réussite" de certains d'entre eux, et l'accès à la catégorie socio-professionnelle des cadres et professions intellectuelles supérieures est rarement analysé dans les enquêtes statistiques. Une première analyse de l'Enquête Emploi de l'INSEE dans le cadre d'une commande d'étude du Haut Conseil à l'Intégration en 2001 a abouti à des observations intéressantes. Pris globalement, les immigrés montrent un déficit d'accès aux fonctions d'encadrement avec, toutefois, des variations très importantes selon les origines géographiques. Ces différences semblent principalement liées aux écarts d'origine sociale et de niveau de diplôme des différents groupes immigrés, sans que l'on puisse en conclure que le déficit d'accès des immigrés aux postes de cadres s'explique uniquement par l'insuffisance de leurs capitaux, à la fois, sociaux et scolaires.
Ce cahier de recherche approfondit l'analyse statistique menée au cours d'études précédentes afin de statuer sur l'existence de phénomènes discriminatoires qui freineraient l'accès des immigrés aux postes d'encadrement. On présente les résultats d'un modèle économétrique permettant de raisonner, toutes choses égales par ailleurs, l'impact de l'origine géographique et de la nationalité, et de se prononcer sur l'existence et l'ampleur de phénomènes de discrimination dans l'accès des immigrés et des natifs des DOM-TOM à la catégorie des cadres.