Les Français et la justice : un dialogue à renouer

Les opinions des Français sur la justice et sur son fonctionnement sont globalement critiques. Ce mécontentement constitue la toile de fond de l'étude; cependant, les Français mettent plus en question l'institution que les hommes qui y travaillent. Quatre enseignements principaux se dégagent du rapport:

- Les principaux griefs portés à l'encontre du système judiciaire sont la durée des procédures, la complexité du langage judiciaire, la cherté des actions en justice, le fait que "la justice favorise ceux qui ont de l'argent et des relations". C'est donc, semble-t-il, un cumul d'insatisfactions sur différentes modalités de son fonctionnement qui aboutit à ce mécontentement.

- Le système pénal est remis en cause plus dans ses principes que dans ses modalités de fonctionnement. L'emprisonnement ne remplit pas, aux yeux des Français, ses objectifs, qu'il s'agisse de dissuader d'une récidive ou de faciliter la réinsertion. Aucun type de peine n'apparaît, d'ailleurs, selon l'opinion, vraiment dissuasif.

- Deux éléments de satisfaction viennent contrebalancer le mécontentement des Français : d'une part, la compétence des magistrats et des avocats est majoritairement reconnue et le travail des surveillants pénitentiaires est estimé. D'autre part, le plan de création de prisons est considéré comme positif pour le fonctionnement de l'administration pénale et les conditions de détention.

- Enfin, la synthèse des opinions des Français sur la justice et sur sin fonctionnement met en évidence que le mécontentement peut certes provenir d'une expérience passée, d'anciens contacts avec la justice, mais aussi d'un effet subjectif de "cristallisation", lié au niveau de pessimisme et d'insatisfaction générale vis-à-vis des conditions de vie ou vis-à-vis de la société.

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