Les Français et le chômage
Des attitudes dépendantes du risque
Phases X et XI - 1987 et 1988

C. Duflos

Collection des rapports N°R76

Résumé

Dans une société où le chômage n'est plus un phénomène conjoncturel, mais un mal profond, toute politique économique et sociale doit nécessairement prendre en compte des éléments fondamentaux tels que l'extension du traitement social du chômage et le développement de la précarité de l'emploi.

L'étude a pour objet d'analyser la perception que les français ont du problème du chômage et du coût social qu'il engendre. Au travers d'un ensemble d'opinions, c'est à la fois l'image du chômage et des chômeurs dans la population et les différentes attitudes à l'égard des moyens pour en assurer la couverture sociale qui sont étudiées : financement et politiques d'indemnisation, solidarité, mesures ponctuelles relatives à l'emploi.

L'objectif principal était de passer un panorama des grandes attitudes en ce domaine. L'analyse synthétique a donc été privilégiée, pour tenter d'aboutir à une typologie des comportements. Les résultats mettent en évidence l'importance du facteur risque de chômage dans la formation des opinions, plus que le fait d'être actif occupé ou inactif. En effet, les actifs ne se situent pas sur le même plan : les catégories sociales les plus élevées ont des comportements différents des groupes les moins favorisés, sur lesquels pèsent plus lourdement la hantise du chômage et de ses conséquences.

Mais ce sont aussi les catégories les plus favorisées qui se montrent les plus indulgentes et les plus solidaires, que ce soit au niveau des politiques de financement ou de traitement social du chômage. En outre, moins concernées par le vécu de la privation d'emploi, et donc par l'urgence des remèdes attendus, ces catégories montrent plus souvent, au travers des positions exprimées, un esprit critique face à la manière et aux moyens de gérer le mal.

Trois groupes apparaissent très caractéristiques : les chômeurs actuels, les chômeurs potentiels et les "protégés" du chômage.

Dans ce domaine, les opinions ne sont donc pas à l'origine des clivages de population; ce sont les seuls facteurs objectifs qui en sont responsables. Il existe ainsi, face au problème du chômage, des situations différentes selon la position dans l'échelle du risque, elle-même dépendante du statut socio-culturel.


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