Résumé
Cette étude est consacrée à l'exploitation des questions concernant le thème du chômage et de l'emploi dans l'enquête "Conditions de vie et Aspirations des Français" de fin 1991. Le pessimisme accru sur l'évolution du nombre de chômeurs dans les années à venir s'accompagne, en fin 1991, d'une vive inquiétude. Trois enseignements principaux se dégagent de l'étude :
- Les Français paraissent gagnés par un sentiment d'impuissance à l'égard du chômage, qu'ils perçoivent comme un phénomène difficilement maîtrisable : les explications le plus souvent avancées au chômage actuel se réfèrent plutôt à de grands mouvements, conjoncturels ou structurels, dont l'ampleur dépasse le cadre de la politique de l'emploi hexagonale. L'inéquation entre l'éducation, la formation et les nécessités du marché de l'emploi est également fortement perçue dans la population.
- Sur la gestion du système d'assurance chômage, les Français ont des opinions très partagées. Il n'apparaît pas en particulier véritablement de consensus sur les questions comportant une implication financière personnelle (diminution des dépenses d'indemnisation ou augmentation des cotisations).
- Interrogés sur un certain nombre de mesures de lutte contre le chômage, les Français font preuve d'un net scepticisme à l'égard d'un salaire minimum inférieur au SMIC pour les jeunes ou de l'incitation à l'embauche d'une aide à domicile. En revanche, l'exonération des cotisations sociales des entreprises semble soutenue par une grande partie de la population.