Résumé
Trois grands constats se dégagent de l'analyse des questions insérées, à la demande de la DARES, dans la vague de début 1995 de l'enquête "conditions de vie et aspirations des Français":
- Les Français continuent d'afficher une forte inquiétude vis-à-vis du chômage, même si un plus grand nombre d'entre eux ont l'espoir de le voir se stabiliser dans un avenir proche. Dans ce contexte, nos concitoyens se prononcent très largement en faveur d'une indemnisation de "tous" les chômeurs, à condition toutefois que ces derniers soient effectivement à la recherche d'un emploi et puissent le justifier.
- Pour lutter contre le chômage, les Français préconisent en priorité des mesures d'aides aux entreprises pour embaucher, avant des aménagements du temps de travail. Mais ils croient également davantage que la réduction de la durée du travail pourrait créer des emplois ou que le développement du travail à temps partiel contribuerait à réduire le chômage. Il reste que si le revenu est, pour nos concitoyens, un élément important, ils considèrent plutôt que, dans la conjoncture actuelle, la stabilité de l'emploi passe avant la rémunération.
- Enfin, les Français, très critiques sur l'efficacité des mesures de lutte contre le chômage, ont le sentiment qu'une relance de l'emploi passe d'abord par une réduction des charges sociales, ou par l'idée de favoriser les produits nationaux, bien avant la réduction de la durée du travail, la création d'emplois publics ou la relance de la consommation intérieure. Ce n'est pas pour autant que nos concitoyens exonèrent les employeurs de leurs responsabilités: en cas de menace de licenciements dans une entreprise, une majorité de la population attend surtout un effort de l'employeur pour préserver l'emploi.