Résumé
Trois grands constats se dégagent de l'analyse des opinions recueillies dans la vague du début 1996 de l'enquête " Conditions de vie et Aspirations des Français " :
Les Français témoignent d'une vive inquiétude vis-à-vis du chômage. Leur pessimisme s'accompagne d'un fort scepticisme quant à l'utilité des mesures mises en œuvre pour lutter contre ce mal. Dans ce contexte, nos concitoyens préfèrent que l'excédent du régime d'assurance-chômage serve à créer des emplois plutôt qu'à améliorer le système d'indemnisation. Mais cela ne les empêche pas de se prononcer largement en faveur d'une indemnisation étendue à " tous " les chômeurs.
Pour lutter contre le chômage, les Français croient beaucoup à deux mesures précises : les aménagements du temps de travail et les allégements généraux des charges sociales des employeurs. Ils se montrent également convaincus que la réduction de la durée du travail pourrait créer des emplois. Il reste que la question de la diminution de salaire en accompagnement de la mesure pose problème : près de quatre Français sur dix y sont totalement hostiles.
Enfin, l'entreprise apparaît aux Français comme un maillon essentiel dans les dispositifs anti-chômage. Ainsi, nos concitoyens admettent-ils qu'il faut réduire les charges sociales patronales, mais à condition que cela serve à créer des emplois. Ils considèrent aussi que c'est avant tout aux entreprises, plus qu'aux salariés, de faire les efforts nécessaires pour sauver l'emploi en cas de menaces de licenciements. Enfin, ils estiment que c'est d'abord aux entreprises, avant même l'Etat, de s'engager davantage dans la lutte contre le chômage.