Les ménages pauvres utilisent peu le service bancaire mais n'en sont pas exclus

Audrey Daniel - Marie-Odile Simon

Consommation & Modes de Vie N°CMV153

Résumé

Depuis une vingtaine d'années, la population pauvre s'est stabilisée autour de 7%, soit plus d'un million et demi de ménages en 1997. Parallèlement, la population française est désormais presque entièrement bancarisée. Le Conseil National du Crédit et du Titre, chargé d'étudier les conditions de fonctionnement du système bancaire et financier, a souhaité mieux connaître les relations qu'entretiennent les Français avec les banques, et en particulier, les plus démunis, poursuivant ainsi ses travaux sur l'exclusion bancaire.
Les résultats de l'étude menée par le CRÉDOC démontrent que les ménages pauvres recourent moins que l'ensemble de la population aux produits et services offerts sur le marché bancaire. L'équipement en carte bancaire est deux fois plus faible chez les bénéficiaires de minima. Un tiers ne peut même régler les commerçants qu'en liquide contre 3% des Français. Le sous-équipement des ménages pauvres en produits bancaires et en crédits s'explique davantage par des revenus plus faibles et des ménages plus petits que par des pratiques discriminatoires des organismes financiers. Refus d'ouverture et clôtures de compte sont malgré tout plus fréquents, même s'ils restent marginaux, et motivés le plus souvent par le non-respect des conditions contractuelles. L'exclusion se situe plutôt dans l'accès à l'information : même si les bénéficiaires de minima sociaux entretiennent des relations plus fréquentes avec leurs agences, ils connaissent moins souvent les produits et services disponibles sur le marché.


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