Résumé
Après avoir longtemps entretenu la conviction que l'analphabétisme avait disparu des sociétés occidentales, à la faveur du développement de la scolarité obligatoire, les pays industrialisés sont en train de découvrir qu'il existe toujours une fraction importante d'adultes qui, après avoir été normalement scolarisés, sont pratiquement "illettrés ".
Pourtant leur nombre n'est sans doute pas plus important aujourd'hui que dans les années soixante. Il y a 25 ans, les personnes qui avaient un faible niveau culturel parvenaient à trouver du travail et donc à s'insérer socialement. Mais en raison de la croissance du chômage et de la réduction du nombre des emplois sans qualification, l'illettrisme est devenu un problème social, parce qu'il représente, aujourd'hui, un handicap majeur pour s'insérer professionnellement.
De plus l'illettrisme bouscule la confiance mise dans la capacité de l'école à transmettre, à tous, les savoirs fondamentaux. Parmi les jeunes qui chaque année quittent l'école avec un faible bagage de connaissances générales, bon nombre viennent grossir les rangs des "illettrés ", faute d'acquis suffisants pour accéder à l'emploi, et pour développer d'eux-mêmes leur maîtrise des savoirs de base.
Deux enquêtes du CRÉDOC, l'une auprès du public des stages de remise à niveau, l'autre auprès des allocataires du RMI, apportent un éclairage sur les handicaps associés à l'illettrisme.