Résumé
Le marché du travail a considérablement évolué depuis le milieu des années 1970 : les formes d'emploi particulières - les contrats à durée déterminée, les contrats aidés ou l'intérim - et le travail à temps partiel se sont développés, tandis que le taux de chômage s'est accru. Occuper un emploi à durée indéterminée est aujourd'hui beaucoup moins fréquent qu'il y a trente ans. Or, les enquêtes du CRÉDOC montrent que les opinions et les attitudes de nos concitoyens sont, en partie, liées à leur situation professionnelle : le fait d'être au chômage, en contrat à durée déterminée ou en contrat à durée indéterminée change le regard que l'on porte sur soi-même ou sur la société.
En particulier, l'instabilité professionnelle contribue à fragiliser les liens sociaux, et vice versa ; elle va de pair avec un plus fort sentiment d'insécurité - professionnelle, bien sûr, mais également personnelle - et les individus concernés ont tendance à se sentir en moins bonne santé. Pourtant, malgré ces difficultés, les chômeurs et les salariés précaires gardent l'espoir d'améliorer leur situation : moins résignés que les titulaires d'un emploi stable, ils sont plus optimistes par rapport à leur avenir. Mais ils savent qu'ils auront besoin d'aide pour faire face à cette instabilité professionnelle. Les chômeurs, en particulier, comptent sur un minimum de soutien de la part des pouvoirs publics.