Résumé
Deux phénomènes majeurs intervenus au cours des cinq dernières années alimentent la réflexion développée dans ce cahier de recherche : la réduction du temps de travail (la RTT) et le développement des nouvelles technologies (les NTIC), ces deux phénomènes, a priori sans relation directe, ayant des impacts multiples sur les modes de vie des Français.
On s'intéresse ici, en particulier, au registre des dépenses qu'engendre l'occupation du temps libre des individus, qu'il s'agisse d'équipements, de produits de consommation et de services associés aux activités de divertissement, aux activités culturelles et à des activités diverses investies sur le temps de loisir (bricolage, bénévolat, ... ).
On considère que les pratiques dites de loisir s'accompagnent quasi nécessairement de consommations, même les plus banales ou les plus passives, comme la lecture, la promenade ou le fait de regarder la télévision. D'après l'enquête Budget des Familles de l'Insee de 2000-2001, seuls 3% de ménages n'ont fait aucune dépense dans le domaine des loisirs et de la culture. Quant à leurs dépenses dans ce domaine, elles représentent, en moyenne, le douzième de la consommation des ménages (8%).
Ce document explore les dimensions qui font que le loisir fonctionne comme une norme sociale (chapitre I). Il analyse les déterminants de la consommation qui accompagne l'occupation du temps libre (chapitre II). On s'appuie sur une typologie des comportements pour discuter s'il existe ou non un modèle unique du loisir. Cette analyse conduit à poser la question des arbitrages dans le choix des activités qui sont investies dans le temps libre (chapitre IV) et à explorer la loi du cumul selon laquelle l'intensité et le diversité de ces activités se révèlent aller de pair (chapitre V). Enfin, on s'interroge sur les conséquences du passage aux 35 heures (chapitre VI).