Résumé
Le travail engagé sur la Basse-Normandie offre l'opportunité de développer l'analyse des réseaux d'associations de défense de l'environnement sur une nouvelle région. L'analyse du mouvement de création des associations a été approfondie dans une perspective "chrono-spatiale". Elle met en évidence le phénomène de diffusion du tissu associatif depuis le début du siècle : naissance sur les sites remarquables et dans la capitale régionale, progression dans le tissu des villes moyennes (le long des axes majeurs de communication et donc de peuplement), puis diffusion importante au cours des quinze dernières années. Ce travail doit être approfondi de manière à présenter, selon une perspective historique, les moments de création des associations et l'évolution des objets d'action repérables dans les formulations des intentions au moment de la création .
Pour ce faire on développe un traitement statistique par analyse lexicométrique des formulations 1) des intitulés des associations, 2) des textes des professions de foi. Cette annalyse porte sur deux échantillons : le premier est un échantillon d'associations extrait des Journaux Officiels de déclarations des associations couvrant la période 1970-1995 ; le second est un échantillon d'associations en activité qui ont répondu à une enquête par voie postale.
Les premiers résultats de ces traitements apportent des contributions à la réflexion sur la catégorisation des associations et à la réflexion sur la délimitation du champ : 1) il met en évidence la différence de systèmes de référence entre les intitulés des associations et le contenu de leurs professions de foi, ces deux formes d'affichage de l'objet d'action n'étant pas directement superposables ; 2) il consacre l'opposition cardinale entre intérêt naturaliste (minoritaire) et intérêt patrimonial, ce dernier se dissociant entre un versant rural (porté par des intérêts agricoles) et un versant urbain (préoccupations de cadre de vie des populations urbaines et péri-urbaines).