Résumé
Depuis la loi du 22 juin 1987 qui a supprimé l'obligation de travailler en détention, l'Administration pénitentiaire est tenue de fournir une activité rémunérée à toute personne qui lui en fait la demande. L'effort a dès lors surtout porté sur l'augmentation de l'offre de travail. De fait le taux d'activité a progressé, passant de 41,4% en 1993 à 46,5% en 2000, grâce, en partie, à l'action volontariste de l'Administration pénitentiaire (Action Pacte, et surtout à la baisse de la population pénale (52 700 détenus en août 1996, 48 400 en 2001).
Cependant, le Sénateur Paul Loridant, trace, dans un rapport rendu public le 25 juin 2002, un sombre tableau du travail carcéral : droit au travail limité, droit du travail inexistant, rémunérations dérisoires, tâches répétitives et absence de politique de formation...
Dans le but de prolonger les réflexions en cours sur le travail en détention, l'Administration pénitentiaire et la Farapej ont souhaité recueillir un autre point de vue, celui des détenus. Outre avoir leur opinion sur les conditions de travail, l'objectif était aussi de s'intéresser à leurs motivations, au rapport qu'ils entretiennent avec le travail et la place qu'il occupe dans leur parcours de réinsertion.
54 personnes détenues ou sous main de Justice, ainsi que 31 professionnels et 13 représentants d'entreprises ont été rencontrés.