Résumé
La question de la "dématérialisation" de la consommation émerge simultanément du côté de la relation marchande, avec la virtualisation des paiements et l'émergence du e-commerce, et du côté des usages, avec l'apparition des nouvelles technologies dans le champ des loisirs et de la culture.
Ainsi, la dématérialisation souligne d'emblée la dualité de la consommation, qui désigne à la fois l'acte d'achat et le fait d'utiliser et d'user d'un bien. Elle pose le consommateur comme client et comme usager.
De ce fait ce cahier de recherche s'organise en deux parties :
- La première porte sur la relation marchande à l'ère des nouvelles technologies
- La seconde partie porte sur la notion de matérialité dans la sphère domestique avec l'arrivée des nouvelles technologies
Les résultats de cette recherche montre que la "dématérialisation" constitue avant tout un discours, un imaginaire structurant, un cadre d'interprétation des changements survenus en termes de culture matérielle avec les nouvelles technologies.
Les représentations liées à la "dématérialisation" peuvent être qualifiées d 'immatériel de l'immatériel dans la mesure où elles constituent un imaginaire porté par des marchandises High-Tech qui met en scène un monde libéré de la matérialité des choses et des corps.
Au contraire, l'observation et l'analyse des pratiques que sont censées désigner ces représentations donnent à voir un foisonnement d'objets matériels, requérant des techniques du corps complexes, remettant ainsi en cause la pertinence analytique de l'idée d'une "dématérialisation" des usages.
Il n'y a donc pas moins de matière qu'auparavant. Toutefois, force est de constater l'apparition d'objets nouveaux, porteurs de cet imaginaire de la dématérialisation. C'est bien dans une évolution de culture matérielle que s'ancre la notion de "dématérialisation".