Résumé
L’artificialisation des sols, en lien avec l’étalement urbain, est aujourd’hui l’une des causes premières du changement climatique et d’érosion de la biodiversité. La France s’est fixée en 2021 l’objectif de « Zéro artificialisation nette » (ZAN) à partir de 2050. Concrètement les territoires - communes, départements, régions - doivent réduire de 50 % leur rythme de consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030. À l’impératif écologique s’ajoute la nécessité d’offrir un cadre de vie agréable aux habitants, souvent associé à la présence d’espaces naturels. Deux objectifs pas toujours simples pour les élus locaux qui doivent aussi répondre aux besoins des habitants en termes de logements et d’infrastructures, développer l’attractivité économique de leurs territoires et attirer des entreprises. Des dynamiques qui se sont, pendant ces trente dernières années, souvent accompagnées d’une artificialisation des sols. Au niveau des territoires, de nouvelles voies d’aménagement du territoire se développent aujourd’hui pour tenter de répondre à ces objectifs sans élargir les surfaces urbanisées : création de dynamiques d’acteurs inédites, travail au niveau de l’établissement public de coopération intercommunal plutôt que de la commune, restauration des continuités écologiques, réhabilitation des friches… L’étude du CREDOC, en rapprochant les données géographiques sur l’artificialisation des sols, des perceptions de la population française sur leur qualité de vie, confirme le dilemme pressenti par les élus. D’un côté, le maintien d’espaces faiblement artificialisés a bien un impact positif sur le bien-être de la population, et la satisfaction à l’égard du cadre de vie. De l’autre, les espaces fortement artificialisés offrent aujourd’hui un accès facilité à des biens et des services nombreux et diversifiés et à des bassins d’emploi ; un dynamisme économique allant de pair avec une moindre précarité des répondants.