Situation professionnelle, statut, rôles et individualisation des droits des femmes d'indépendants non agricoles

L'inégal accès des hommes et des femmes à l'indépendance professionnelle est renforcé par les mécanismes d'héritage du statut et d'alliance matrimoniale. Les épouses d'indépendants non agricole qui collaborent avec leur mari sont, dans la grande majorité des cas, des aides familiales. Cette majorité s'est affaiblie depuis 1982, mais c'est surtout parce que la fréquence des collaborations a diminué; comme si le mouvement social, qui débuta au début des année 70 et devait obtenir en 1982 une législation sur le statut du conjoint participant à l'entreprise familiale, était déjà dépassé par l'histoire. Pourtant, les formes prise par la collaboration sont principalement affectées par le cycle de vie professionnelle et familiale et par l'activité du mari. Elles révèlent une forte dépendance des épouses contre laquelle le mouvement des conjointes s'est élevé en revendiquant des droits propres. Dépendance et faible individualisation des femmes, dans ces milieux traditionnels, sont particulièrement bien montrées par les situations de veuvage et, plus encore, de divorce. Non seulement alors, la situation professionnelle, et donc plus économique, des femmes collaboratrices est compromise, mais leur condition informelle, qui pouvait présenter certains avantages, se retournent alors contre elles et peut les handicaper fortement, en dépit des avancées législatives et réglementaire.

L'action collective des jeunes générations de conjointes militant dans des associations s'oriente vers la formation professionnelle. Dans un long terme, c'est l'unique voie de l'individualisation puisqu'elle fait de la collaboration un choix positif de travail en équipe en laissant la possibilité d'une réinsertion sur le marché du travail. C'est aussi un facteur d'évolution de la mentalité traditionnelle encore très prégnante dans ces milieux sociaux.

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