Résumé
En grande partie grâce à Internet, les pratiques collaboratives ne cessent de se développer : covoiturage, échange de services ou d'appartement entre particuliers, vente d'objets d'occasion, financement participatif, encyclopédie ou logiciel libre, les initiatives se multiplient. Internet permet la mise en relation de milliers, voire de millions d'individus aux intérêts convergents. Ils tendent à se passer des intermédiaires traditionnels, acteurs économiques ou institutionnels.Sur la base d'une enquête spécifique auprès de la population et en s'appuyant sur l'observation de ces phénomènes en plein essor, le CRÉDOC a tenté, dans une recherche récente, de dégagerles contours de ces nouvelles formes de collaborations.
Sous le vernis participatif, de nombreux projets sont, en réalité, surtout animés par des motivations mercantiles. Parfois, les pratiques collaboratives s'accompagnent d'autres bénéfices : la préoccupation pour l'environnement, le désir de tisser des liens fondés sur le partage, le don et la confiance, ainsi que l'espoir de voir émerger une société où chaque individu serait davantage pris en considération, en rupture avec le modèle de l'hyperconsommation qui domine aujourd'hui. Une chose est sûre, ces pratiques sont caractérisées par la centralité des échanges entre pairs à grande échelle, ce qui constitue une rupture dans le schéma classique et linéaire de production-distribution-consommation.