Résumé
L'emploi ne protège plus de la pauvreté, même la plus extrême: 28% des personnes sans domicile fixe interrogées en 2001 par l'INSEE exerçaient une activité professionnelle.
Cette pauvreté s'explique, d'une part, par la précarité des emplois occupés (temps partiel subi, faible durée du contrat de travail), d'autre part, par la faiblesse des rémunérations, qui même complétées par des transferts sociaux ne permettent pas toujours d'assurer un niveau de vie décent à une famille.
Une recherche réalisée en 2006 par le CRÉDOC confirme ces phénomènes déjà bien connus, et permet de mettre en avant un décalage entre la pauvreté objective (ressources
en dessous du seuil de pauvreté et conditions de vie dégradées) et le ressenti des personnes concernées.
Le sentiment des personnes pauvres qui ont un emploi dépend de leur trajectoire professionnelle, de leur âge et de leur situation familiale et fluctue entre l'espoir d'un avenir
meilleur, la fierté pour une activité qui leur évite l'assistanat ou la colère que leur travail ne leur assure pas un niveau de vie plus acceptable.
Face aux difficultés financières, certains restreignent leurs dépenses, d'autres recourent au crédit, au risque d'être surendettés.