Résumé
Les pratiques numériques se diffusent au sein de la population et contribuent de manière significative à l’empreinte carbone nationale, une contribution qui pourrait augmenter significativement dans les prochaines décennies. La présente étude, en mobilisant les données du Baromètre du numérique et de la base NegaOctet, examine l’impact carbone des équipements numériques selon les classes d’âge et les niveaux de vie. À l’heure où l’on demande aux ménages de faire des efforts pour maîtriser leurs impacts environnementaux, l’analyse met en évidence que plus le niveau de vie est élevé, plus l’empreinte carbone des équipements numériques est importante. Les ménages aisés sont notamment davantage équipés en terminaux (ordinateurs, tablettes, etc.) que les ménages modestes. Ces travaux montrent également que l’empreinte carbone atteint son apogée chez les 18-24 ans, qui disposent d’équipements plus récents et plus diversifiés que leurs aînés. Cela s’explique en partie par leur installation plus récente, mais surtout par la détention d’une plus grande diversité d’appareils numériques et un fort attrait pour les produits innovants. En dépit d’une plus grande mutualisation des équipements au sein de leur foyer, leur empreinte reste supérieure à celle des autres tranches d’âge. Enfin, leur usage intensif de la téléphonie via Internet et du streaming pourrait alourdir considérablement leur impact. Les messages de sobriété numérique devraient donc cibler prioritairement les ménages les plus aisés ainsi que les jeunes, dont les comportements numériques ont un impact environnemental plus élevé. Pour l’heure, les recommandations de l’ADEME et de l’Arcep pour réduire cet impact sont suivies par une minorité de la population, toutes catégories confondues. De manière générale, des données récentes montrent que les Français restent insuffisamment informés sur les usages les plus efficaces pour limiter l’impact environnemental de leurs pratiques numériques.