Résumé
La crise économique actuelle se distingue par une durée inégalée, de 2008 à 2013, une succession de deux récessions et un fort impact sur le pouvoir d'achat. Le sentiment d'une crise qui va durer longtemps est au plus haut. En raison des mesures d'austérité mises en place dès 2011, notamment avec une hausse des impôts jamais observée dans le passé, les consommateurs sont de plus en plus mis à contribution. Le pouvoir d'achat par ménage a diminué de 1,9 % en 2012, ce qui ne s'était jamais produit depuis le début des années quatre-vingt. La récession affecte le moral des Français qui atteint son niveau le plus bas en mai et juin 2013.
Dans ce contexte, le choix d'une moindre consommation ou du "consommer mieux "se diffuse. N'est-on pas au début d'une nouvelle phase, celle de la frugalité, née à la fois de la mise en place d'une norme sociale écologique et d'un ralentissement durable du pouvoir d'achat ? Si la crise conduit au report d'achats de biens durables, les questions relatives au bien-être, au bonheur et à la mise en place d'une slow economy émergent. Cela se traduit, pour une partie croissante de consommateurs, par le choix d'une frugalité volontaire. Après le bien-être matériel, l'argent, la réussite sociale et la sécurité physique, d'autres préoccupations prennent ainsi de l'importance : le temps libre, la réalisation de soi et plus généralement le sens de la vie.