Résumé
Tout le monde se félicite du large consensus qui règne dans l'opinion en faveur de notre système de protection sociale. Ce dernier connaît de graves difficultés de financement, liées à la fois aux conséquences de la crise économique qui limite la progression des recettes, et aux facteurs structurels qui augmentent les dépenses - vieillissement de la population, progrès des techniques médicales. Pour l'opinion tout doit être fait afin de préserver cet ensemble dont la survivance historique lui fait mériter l'appellation de "cathédrale laïque du XXè siècle ".
Passé ce constat de principe, force est pourtant de reconnaître que les idées évoluent. Est-ce un bien ou un mal, nombre de nos concitoyens semblent adhérer, ou se résigner progressivement, à des mesures de réduction des prestations. Cela se dessine depuis quelques temps pour un seul des risques de la protection sociale : le chômage. Mais qu'en sera-t-il demain pour les autres risques ?
A l'inverse, touchés par le développement de la "nouvelle pauvreté ", 82% des Français sont favorables à la mise en place d'un revenu minimum garanti, gage d'une préoccupation de solidarité. N'assistons-nous pas alors à une sensible évolution des valeurs que recouvre ce terme ?