Résumé
Délaissé par les économistes, le crédit-bail est un terrain d'analyse encore en friche. Pourtant, au cours de la décennie 80, le crédit-bail a connu un rythme de croissance deux à trois fois supérieur à celui de l'investissement corporel, contribuant ainsi au financement des nouveaux équipements d'une grande partie des entreprises industrielles françaises. Bien qu'à la suite du retournement conjoncturel du début des années 90, la santé du marché du crédit-bail se soit dégradée, il reste aujourd'hui encore un financement privilégié pour certaines catégories d'entreprises. Ainsi, les TPE (moins de 20 salariés) financent chaque année plus de 26% de leur investissement productif total par du crédit-bail, contre 15% pour les PME et moins de 5% pour les plus grandes entreprises. Au-delà de ce constat macroéconomique, il convient de s'interroger sur les raisons qui poussent les entreprises à recourir au crédit-bail.
Cette recherche vise à explorer plusieurs pistes pour tenter de répondre à ce questionnement. Il s'agit de vérifier si, en période de croissance économique, le crédit-bail se substitue aux autres moyens de financement afin de répondre rapidement aux tensions sur les capacités de production. Ou bien si le crédit-bail est utilisé pour financer la croissance d'entreprises soucieuses de ne pas obérer leurs fonds propres et / ou écartées du marché du crédit bancaire faute de présenter des garanties suffisantes.
Plus généralement, on s'efforce de réfléchir au rôle que joue le crédit-bail dans les stratégies de flexibilité que les entreprises mettent en œuvre afin de faire face à l'incertitude généralisée qui caractérise leur environnement.
Autre thème abordé :
La redéfinition du métier de banquier des entreprises dans une économie fondée sur la connaissance (P. Moati)