Résumé
Bien que marginalisée dans une société louant la jeunesse et la vie, la mort constitue un sujet d'importance croissante dans un contexte de vieillissement démographique. En marge d'une tradition demeurant prégnante, des transformations s'observent depuis une trentaine d'années dans les pratiques funéraires. Quels facteurs engendrent les changements constatés ? Et quels aspects des obsèques sont concernés par ces évolutions ?Dans la lignée des enquêtes menées en 2005, 2007 et 2009, le CRÉDOC a récemment interrogé, pour la Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire (CSNAF), 1029 individus âgés d'au moins 40 ans sur leurs pratiques et attentes ayant trait aux obsèques. Les résultats mettent en évidence la progression de l'immatériel dans les pratiques funéraires. De plus en plus d'individus sont prêts à utiliser Internet pour des démarches et des devis. Parallèlement, une tendance émerge : l'hommage aux défunts sur la Toile.Dans le même temps, la crémation est choisie pour un tiers des obsèques. La montée de cette pratique traduit une désacralisation croissante du corps. Enfin, les familles sont plus désireuses de services ainsi que d'un accueil chaleureux de la part des opérateurs du funéraire. Elles accordent moins d'importance à l'aspect ostentatoire des produits des obsèques tel que le cercueil.