Résumé
Pour la sixième année consécutive, le département Evaluation des Politiques Sociales du CRÉDOC a interrogé pour la FNARS (Fédération Nationale des Associations d'Accueil et de Réadaptation Sociale) un milliers d'acteurs des dispositifs de prise en charge des personnes en situation d'urgence. Ce baromètre dresse le bilan du fonctionnement du dispositif au cours de l'année précédente. Il trace des perspectives pour celle à venir.
Le bilan de cette dernière vague d'enquête apparaît pour le moins contrasté. La montée en puissance progressive des capacités de réponse en termes d'accueil et d'hébergement est certes nette. Une majorité d'acteurs interrogés se déclare en effet, globalement satisfaite de ce qui existe pour la prise en charge des besoins de première nécessité. Par ailleurs, un certain nombre de progrès ont été enregistrés notamment en ce qui concerne la coordination des acteurs à l'échelon départemental. Celle-ci semble avoir sensiblement mieux fonctionné au cours de l'année 1997-1998.
Ces améliorations n'empêchent toutefois pas les responsables interrogés de nourrir quelque inquiétude quant à la capacité de leur dispositif à pouvoir faire face aux besoins des personnes en difficulté si l'hiver 1998-1999 venait à être très froid. La suite des événements a montré que cette crainte s'est malheureusement révélée exacte.
D'un point de vue plus qualitatif, des lacunes sont encore présentes. C'est évident en ce qui concerne certaines réponses à apporter en matière d'hébergement. Le contact reste également à établir avec des publics bien particuliers comme les jeunes et les marginaux.
L'accessibilité du dispositif pose également problème. Mais, le plus long chemin reste encore à parcourir pour ce qui concerne la sortie des situations d'urgence et la mise au point de solutions plus durables. Cela constitue certainement l'indicateur le plus inquiétant qu'aura à suivre le futur observatoire de l'exclusion.