Résumé
Participatif, collaboratif, coopératif, pair à pair, les mots se bousculent pour évoquer un univers en plein fourmillement. Les travaux du CRÉDOC montrent que ces pratiques se développent notamment parce qu’elles font écho à de nouvelles aspirations : distance aux institutions et remise en cause des fonctionnements hiérarchiques, besoin de reconnaissance individuelle, valorisation de l’intelligence collective, attrait pour la figure de l’amateur et de l’artisan, etc. Pour une partie de la population, le « faire ensemble » devient ainsi un nouvel idéal. Signe marquant : les deux tiers de nos concitoyens se disent désormais prêts à partager leurs objets plutôt que les posséder, soit +11 points en 3 ans. Et un tiers a déjà eu, au cours de l’année passée, des pratiques collaboratives non marchandes (covoiturage, échanges de services de jardinage, bricolage/recyclage, échange de livres, de jouets, petits cours, monnaies locales, etc.). Avec son essor et sa concrétisation, cet univers doit aujourd’hui relever deux défis pour rester fidèle à ses promesses et à l’imaginaire qui l’entoure : un fort enjeu de démocratisation et une réflexion sur la finalité des initiatives qui se revendiquent « collaboratives » alors qu’elles ont des objectifs commerciaux traditionnels et n’apportent pas de plus-value d’intérêt général.