Résumé
La relation à la mort a profondément évolué depuis quelques dizaines d'années, en particulier du fait du développement de la crémation (1 % des obsèques en 1979, 33 % en 2013) et de la baisse de la pratique religieuse qui peut accroître la difficulté à vivre un deuil dans une société qui n'apporte pas dans ces moments-là de substitut spirituel à la religion.
Quelles étapes caractérisent aujourd'hui le vécu du deuil ? Quelles circonstances conduisent à des deuils plus difficiles ? Quels sont les soutiens les plus importants ? à la demande de la Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire (CSNAF), le CRÉDOC réalise tous les deux ans, depuis 2005, une enquête sur les pratiques liées aux obsèques. Pour aller plus loin, le CRÉDOC a interrogé en 2016, dans une enquête en ligne, 3 071 individus âgés d'au moins 18 ans sur leur vécu du deuil selon les circonstances, le type des funérailles et sur ses conséquences du deuil dans leur vie, ainsi que les soutiens sur lesquels ils ont pu compter et les difficultés qu'ils ont rencontrées. Cette enquête a été complétée par une trentaine d'entretiens approfondis auprès de personnes ayant vécu un deuil marquant au cours de leur vie. Les résultats montrent qu'en 2016, quatre adultes sur dix éprouvent un deuil. Les rituels funéraires traditionnels occupent encore des fonctions importantes comme amorce du processus de deuil. Même si le décès survenu à l'hôpital est plus durement ressenti, l'action des soignants est plutôt appréciée. Les incidences du deuil sur l'activité professionnelle peuvent être importantes : si 42 % des actifs vivant ou ayant vécu un deuil déclarent s'être arrêtés de travailler moins d'une semaine, 29 % l'ont fait plus d'un mois.