Résumé
Le rapport, réalisé par le CRÉDOC à la demande de PERL, analyse les difficultés de logement des classes moyennes selon deux aspects : le poids croissant du budget lié à l'habitation et les entraves à la mobilité résidentielle. Depuis une quinzaine d'années en effet, les prix des marchés immobiliers ont été multipliés par 2,5 et, depuis les années 1960, les prix des loyers ont augmenté deux fois plus que l'inflation. Le coût du logement croît sans cesse, ce qui a non seulement pour conséquence de plomber le budget des classes moyennes, mais également d'entraver leur parcours résidentiel.
De nombreux événements de la vie de chacun amènent régulièrement les ménages à changer de logement : quitter le domicile parental, s'installer dans une ville universitaire pour ses études, se mettre en couple, avoir des enfants, déménager suite à une mutation professionnelle, se séparer suite à un divorce, etc. La mobilité résidentielle fait partie intégrante des modes de vie de nos concitoyens : une personne sur dix change de logement chaque année, soit plus de 6 millions de personnes.
Dans une société où les parcours personnels, familiaux et professionnels sont de plus en plus flexibles, changeants et complexes, impliquant des stratégies d'adaptation permanentes, l'offre de logement doit pouvoir répondre à la diversité des situations de chacun. La variété des offres doit permettre aux ménages d'adapter leurs lieux de vie (en terme de localisation, de surface habitable, de statut d'occupation, de type d'habitat, etc.) à l'évolution de leur situation familiale ou professionnelle.
Au contraire, l'insuffisance d'une offre de logements locatifs abordables pour les classes moyennes et les catégories populaires vient nourrir le malaise des Français face au logement : ne pouvant intégrer un parc social trop étroit ni accéder à une propriété trop coûteuse, une partie importante de la population se retrouve "piégée "dans des logements qui ne correspondent pas toujours à leurs attentes et dont les loyers augmentent trop vite.