Résumé
De nombreuses études réalisées depuis une vingtaine d'années, par le CRÉDOC ou d'autres chercheurs, mettent en avant une relative déstructuration de l'alimentation des Français et un développement de l'individualisation du rapport à l'alimentation. On note aussi l'apparition de nouveaux produits et l'importance croissante de la santé dans l'alimentation. L'alimentation n'en demeure pas moins une construction sociale et manger reste un réel plaisir. Toutefois, choisir ce que l'on mange aujourd'hui passe par une réflexion personnelle, et le consommateur est à la quête d'informations.
Ce contexte nous a amené à nous interroger sur le rôle des représentations alimentaires : la connaissance en matière d'alimentation du consommateur l'aide-t-elle dans ses choix alimentaires ? Ses comportements sont-ils en cohérence avec son discours alimentaire ? En mettant en relation, les pratiques observées avec la représentation que l'individu a de l'alimentation (à travers ses réponses à des questions du type " Pour vous, qu'est-ce que bien manger ? ", ou " Les produits alimentaires présentent-ils des risques ? " ou encore " Qu'est-ce qu'un aliment de qualité ?... ), nous avons mis en évidence des décalages entre ce que les consommateurs mangent et la façon dont ils souhaiteraient se nourrir.
Cette mise en évidence des décalages entre discours et comportements alimentaires a été décrite à l'aide d'une typologie des perceptions en matière d'alimentation, qui présente 6 groupes de Français aux opinions, attitudes et consommations très diverses : les Désimpliqués, les Néophobes, les Pressés, les Inquiets, les Sereins et les Hommes du Terroir. Pour chacun de ces groupes, nous tentons d'expliquer les éventuels écarts observés entre les discours et les pratiques.
Les données utilisées pour cette recherche sont issues de la base INCA 1999 (Enquête Individuelle et Nationale sur les Consommations Alimentaires), source statistique particulièrement adaptée à l'objectif puisqu'elle permet de traiter à la fois les comportements et les consommations alimentaires.