Obsèques : les Français se créent leurs propres rituels

Franck Lehuédé, Thierry Mathé

Consommation & Modes de Vie N°CMV343

Résumé

La pandémie de COVID-19 a renforcé, dans l’esprit de nos concitoyens, la prégnance des préoccupations pour la mort et les obsèques. Cette tendance est confortée par le vieillissement de la population qui implique mécaniquement une augmentation du nombre de morts par an, passé de 550 000 en 2010 à 630 000 en 2023. Parallèlement, le développement spectaculaire de la crémation en France (42 % des décès en 2022, contre 28% en 2009) reflète une profonde modification de la manière dont les Français envisagent les obsèques et l’entretien du souvenir. À la demande de la Chambre syndicale nationale de l’art funéraire (CSNAF), le CRÉDOC réalise tous les cinq ans une enquête par téléphone sur les pratiques liées aux obsèques auprès d’un échantillon de 1 000 répondants de 40 ans et plus. Les résultats de la dernière vague (mai 2024) montrent que les cérémonies d’obsèques et le regroupement autour du défunt restent des éléments centraux du deuil. Toutefois, les Français souhaitent vivre le temps de l’adieu de manière plus intime et personnalisée, notamment par de la musique et des témoignages. Vivre la séparation et garder un lien avec le défunt sont des étapes passant de moins en moins par le cimetière. Le souvenir est cultivé en d’autres lieux, a fortiori après une incinération et une dispersion des cendres. Ces évolutions traduisent le recul du sens religieux de la mort. Elles ouvrent sur des perspectives d’autres pratiques funéraires comme l’aquamation, l’humusation ou la promession.


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