Résumé
Depuis le développement de la société industrielle, l'accès au travail est progressivement apparu comme le moyen le plus efficace pour éviter la pauvreté. Cet objectif a été atteint au cours des Trente Glorieuses. Une législation sociale garantissait un salaire minimum et protégeait le salarié de la rupture brutale de son contrat de travail. Ce modèle a évolué au cours des dernières années et, à nouveau, pauvreté et activité ne sont plus incompatibles.
Le développement de formes précaires d'emploi fait qu'une personne peut avoir un travail et rester pauvre. Que cette situation résulte, pour une large part, des politiques d'aide à l'emploi n'est pas le moindre des paradoxes de la période actuelle.
Dans le cadre d'un programme d'évaluation des politiques publiques, le Conseil Economique et Social a demandé au CRÉDOC de réaliser une enquête auprès d'un large échantillon de personnes en situation de grande pauvreté dont sont extraits les résultats présentés ici.
Ces résultats montrent d'abord qu'une personne rencontrée sur cinq, dans cette enquête, est à la fois active et pauvre. Ils indiquent toutefois que cette activité, même précaire, permet d'éviter le basculement dans les formes les plus lourdes de la pauvreté. Le sous-emploi est ici une façon de ne pas perdre le contact avec les autres et de conserver l'espoir de s'extraire durablement de la pauvreté même si cela apparaît bien plus difficile aujourd'hui qu'hier.